L’antibiorésistance ne connaît pas de frontière
La résistance bactérienne aux antibiotiques est un problème de santé publique pris très au sérieux par l’OMS. Celle-ci publie aujourd’hui les premiers résultats de la surveillance qu’elle a mise en place dans plusieurs pays. Ainsi, 500 000 personnes auraient développé une infection bactérienne antibiorésistante dans 22 pays.
Une cinquantaine de pays participe au Système mondial OMS de surveillance de la résistance aux antimicrobiens* (GLASS). Pour ce premier rapport, seuls 22 pays ont fourni des données sur les niveaux d’antibiorésistance. Au total, 500 000 personnes y seraient porteuses d’une infection bactérienne antibiorésistante. Parmi les sujets présentant une infection du sang présumée, la part de ceux ayant des bactéries résistantes à au moins un des antibiotiques les plus courants varie fortement d’un pays à l’autre, allant de 0% à 82%.
Mais les grandes disparités géographiques ne doivent pas dissimuler l’étendue du problème. Car « notre rapport confirme que la situation est grave au niveau international », note le Dr Marc Sprenger de l’OMS.
Une surveillance à renforcer
Les bactéries les plus concernées par l’antibiorésistance sont Escherichia Coli, Kebsiella pneumoniae, Staphylococcus aureus et Streptococcus pneumoniae. « Ce rapport confirme l’ampleur de la situation », souligne le Dr Marc Sprenger. « Des bactéries provoquant des infections parmi les plus potentiellement dangereuses sont à l’origine de résistances aux antibiotiques. Et ces pathogènes ne connaissent pas de frontières », poursuit-il.
C’est pourquoi « il est vital de développer la surveillance des cas d’antibiorésistance dans le monde si nous souhaitons anticiper et freiner une des plus grandes menaces pour la santé publique », insiste le Dr Carmem Pessoa-Silva, coordinatrice du système GLASS. L’OMS incite donc tous les pays à développer cette surveillance au niveau national et à lui transmettre leurs résultats.
*Global Antimicrobial Surveillance System pour Système mondial de surveillance de la résistance aux antimicrobiens