Zoonoses : Les infections par les Listeria restent à un niveau alarmant en Europe
Après une augmentation entre 2008 et 2014, le nombre de zoonoses impliquant des Listeria semble s’être stabilisé entre 2014 et 2015, selon le rapport annuel produit par l’agence européenne de sécurité alimentaire (EFSA) et le centre européen de contrôle des maladies (ECDC).
Si le nombre de cas reste stable, avec environ 2 200 infections par voie alimentaire, le nombre de décès liés à cette bactérie n’a jamais été aussi élevé depuis que l’Union Européenne en fait le décompte : 270 décès. « C’est une menace pour la santé publique qui peut et doit être prise en charge », a commenté le Pr Mike Catchpole, chef du département scientifique de l’ECDC. Les données du rapport ont été récoltées dans 32 pays, dont 4 ne sont pas membres de l’Union Européenne.
En 2015, les Campylobacter constituaient la principale source d’intoxications alimentaires, avec plus de 229 000 cas, soit un taux de 65,5 cas pour 100 000 habitants par an, et 25 épisodes épidémiques, contre près de 237 000 cas en 2014 et 29 épisodes épidémiques.
Les Salmonella ont, elles, causé près de 95 000 zoonoses alimentaires en 2015, contre 92 000 en 2014. Les Listeria, enfin, sont à l’origine de 2 200 infections en 2015, autant qu’en 2014. Les Salmonella, comme les Campylobacter sont principalement présentes dans la viande de poulet quand le spectre des produits concernés par les Listeria est bien plus large.
Les listérioses, moins nombreuses mais plus meurtrières
Si les listérioses retiennent à ce point l’attention des auteurs, c’est qu’elles ont la particularité de toucher essentiellement des personnes âgées et d’avoir un taux de létalité très élevé. En effet, 64 % des patients atteints avaient plus de 65 ans, dont un cinquième est décédé alors que les Campylobacter et les Salmonella ne tuent respectivement « que » 0,03 % et 0,24 % de leurs victimes.
Selon les relevés de l’EFSA, 3,9 % des plats à emporter contenant des produits de la mer sont infectés par des Listeria monocytogenes, de même que 2,5 % des plats à emporter contenant de la viande, et 1,1 % des fromages. Ces taux dépassent les limites acceptables pour assurer une bonne sécurité alimentaire en Europe, affirment les auteurs du rapport.